« Elden Ring, la fascination derrière l’élégie »

Dans le cadre de nos cours en écriture multimédia et narration, j’ai été amené à écrire un article de 600 mots maximum de blog sur une phénomène/évènement culturel. Le choix du sujet était vaste et pas vraiment défini, le but était de respecter les règles de l’écriture d’article. 

Je vous propose de lire ci-dessous mon article si vous le souhaitez.

Elden Ring, la fascination derrière l'élégie

Elden Ring est le premier jeu depuis 2017 à obtenir un score OpenCritic de 96 (recensement des notes de la presse mondiale constituant une moyenne), rejoignant ainsi les 5 jeux ayant obtenu ou dépassé ce score dans l’histoire du jeu vidéo.
Si vous suivez le monde du jeu vidéo, vous n’avez pas pu passer à côté du dernier jeu du studio From Software, disponible depuis ce vendredi 25 février.

Fruit de la collaboration de Hidetaka Miyazaki, créateur et directeur mythique des jeux Dark Souls, et George R. R. Martin, auteur de la saga du Trône de Fer, Elden Ring nous invite à l’aventure dans l’Entre-Terre, un monde de fantasy à l’ambiance pesante.

Les jeux du studio FromSoftware ont toujours adopté une structure narrative cryptique, mystérieuse et unique, empreinte de mélancolie aux références artistiques assumées et nombreuses, promettant aux joueurs un défilé d’émotions grandement influencé par l’identité du studio : la difficulté. Intéressons-nous ainsi à ce qui captive autant des millions de personnes, explorons cette élégie fantastique.

La narration par l’objet

Par une brumeuse nuit d’hiver, la rune de Mort fut dérobée. Et la chute des dieux fut amorcée, à commencer par celle de Godwyn Le Doré. C’est alors que survint l’Éclatement, une guerre qui plongea le royaume dans la tourmente.
Le Cercle d’Elden fut brisé, mais par qui et à quelle fin ?

Elden Ring place le joueur dans la peau d’un paria d’un royaume où ses ancêtres prospéraient autrefois. Mais lorsque la lumière sacrée quitte leur tribu il y a bien longtemps, ils sont chassés du royaume. On les appelle les Sans-éclat, et ils reviennent revendiquer le titre de Seigneur d’Elden qui, selon la légende, leur avait été promis.

Dans les jeux de rôles traditionnels, l’histoire se raconte la plupart du temps par le dialogue, de beaux et longs discours comme le font The Witcher 3 ou Skyrim pour citer les plus grosses références modernes. On y découvre des documents, des ouvrages de plusieurs pages à consulter et des personnages la plupart du temps très loquaces, de quoi transmettre au joueur un cadre narratif déjà établi.

Avec Elden Ring et ses autres jeux, FromSoftware a choisi d’emprunter un chemin différent et de naviguer dans des voies narratives jamais vues auparavant afin de transmettre leurs histoires. À tel point que la patte de From Software réside aujourd’hui dans ces subtiles techniques d’énonciation scénaristique. Si Elden Ring introduit de nombreux personnages, on ne peut pas dire que ces derniers soient très bavards. Il faudra se tourner davantage vers la lecture de la description des objets pour récolter de précieux morceaux d’histoire qu’il faudra alors tenter d’assembler à la manière d’un puzzle complexe basé en partie sur de l’interprétation.

Hidetaka Miyazaki, créateur de Elden Ring et ses prédécesseurs, explique qu’il a eu cette idée de narration particulière en se basant sur son enfance. Il passait son temps à lire manga et livres mais ils étaient souvent en anglais. Il comble alors les lacunes en les imaginant à partir de ce qu’il a compris et des illustrations.

FromSoftware s’aide également des environnements du jeu et l’agencement de chaque élément du décor pour créer une exposition visuelle en disant plus qu’il n’y paraît, apportant ainsi des pièces de puzzle supplémentaires. Il est tout à fait possible de terminer le jeu en ne prêtant pas attention à l’histoire. Le studio japonais n’impose jamais rien, mais offre l’opportunité de mettre en évidence des fragments de trame narrative, puis de les assembler à la manière d’un archéologue du récit.

La difficulté comme moteur

Les jeux du studio sont réputés pour leur difficulté. Elden Ring ne déroge pas à cette règle. Tandis que pratiquement l’entièreté des jeux vidéos proposent différents modes de difficultés afin d’être accessible à quiconque, Elden Ring et ses prédécesseurs ne proposent qu’un unique mode de difficulté.

« J’ai l’impression que notre approche de ces jeux, pas seulement d’Elden Ring, est de les concevoir pour encourager le joueur à surmonter l’adversité », a-t-il déclaré.

« Nous n’essayons pas de forcer la difficulté ou de rendre les choses difficiles pour le plaisir. Nous voulons que les joueurs utilisent leur ruse, étudient le jeu, mémorisent ce qui se passe et apprennent de leurs erreurs. Nous ne voulons pas que les joueurs se sentent comme le jeu est injustement punitif, mais plutôt qu’il y ait une chance de gagner une rencontre difficile et de progresser. »

La volonté du studio est de pousser les joueurs vers le progrès et de leur procurer un sentiment d’accomplissement unique, chose qu’ils retrouveront très rarement dans leurs jeux habituels. Cette difficulté pousse aussi les joueurs vers l’entraide sur les forums ou avec le mode multijoueur coopératif.

Elden Ring s’affirme comme l’aboutissement d’un savoir-faire et de l’ADN de FromSoftware, le magnum opus du studio, donnant ainsi naissance à une œuvre marquant l’histoire par son joystick.

 

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